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Editorial: l’énigme du Livret A

Livret A

Même avec un rendement annuel de 0,75%, les français ont placé depuis le début d’année, près de 10 Mrds d’euros dans le Livret A, portant ainsi l’encours de cette épargne à 282 Mrds d’euros. Au passage, ce sont de tels chiffres qui ont motivé le lancement de Bourseanalysis, pour donner aux investisseurs tous les outils pour optimiser leurs placements notamment à la Bourse de Paris.

En effet, avec une inflation à 2%, le rendement réel du Livret A est significativement négatif. Certes, c’est mieux que le dépôt à vue en plus de la fiscalité avantageuse mais une telle situation ne peut justifier des placements à moyen et long terme à ce niveau de rendement.

Or, la taille des placements en Livret A, laisse supposer qu’une bonne partie des épargnants utilisent cet instrument pour des investissements à longue échéance. D’où la question du titre de notre éditorial.

En effet, la première réponse vient probablement du manque d’information des épargnants au niveau des changements survenus dans le mode de rémunération du Livret A. En effet, son taux est bloqué depuis 2015 au niveau de 0,75%, indépendamment de l’évolution de l’inflation.

Ainsi, plusieurs épargnants calent certainement leurs décisions sur l’ancien mode de calcul de la rémunération qui était égal au taux le plus élevé, arrondi au 1/4 de point le plus proche, entre (1) l'inflation des douze derniers mois, augmentée d'un quart de point. (2) la moyenne arithmétique entre, d'une part, l'inflation des douze derniers mois et, d'autre part, la moitié de la somme de la moyenne mensuelle de l'Euribor 3 mois + la moyenne mensuelle de l'Eonia. Ce mode de calcul protégeait donc de l’inflation et se rapprochait des taux monétaires.

Une deuxième explication est liée certainement au manque de vulgarisation de la Bourse, notamment au niveau des couches populaires. A titre d’exemple, un titre qui offre un rendement annuel de dividendes de 5%, protège contre une baisse du cours de près de 27% en cas d’un horizon de placement de 5 ans.

Ce manque de vulgarisation, peut être ainsi lié au caractère élitiste des agences bancaires spécialisées dans les placements boursiers. Aussi, le gouvernement n’a plus lancé de privatisations alléchantes de nature à susciter l’engouement de l’actionnariat populaire.